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Funktouf's Diaré
9 août 2005

Electro-cardiochoc

Cher Diaré,

J'"ai finalement décidé de t'appeler Diaré. C'est le nom qui te vas le mieux et qui correspond le plus à ce que tu es vraiment. Et puis ça m'evitera d'être grossier à ton égard, je te respecte un petit peu quand même.

Hier il m'est arrivé ce qui devait arriver depuis longtemps. Tu vois c'était un de ces moments où tu te demande si les circonstances sont vraiment hasardeuses ou si il y a bien quelqu'un d'étrange qui veut te faire un signe. C'était encore une histoire avec la fille du train. Ah mais, je ne t'ai pas parlé encore d'elle c'est vrai. C'est comme ça que j'appèle toute les jolies filles qui me font un effet dans le train.

Mais hier c'était différent. C'était pas juste une jolie fille qui passait par hasard. Parce qu'au moment ou elle est passé devant moi je n'ai pas pu détourner mon regard. J'ai bien essayé mais ma tête ne suivait pas le mouvement de mon corps, comme si un aimant l'empechait d'aller dans une autre direction que cette superbe fille. Il y avait bien cette partie de moi qui refusait de dévisager du regard une fille comme ça, mais elle a perdue le combat contre l'autre partie, celle qui m'attirait irrésistiblement vers elle.

Mes pieds devinrent incontrolable et se mirent à la suivre sans que je puisse résister. Ils se sont arrété à 5 mètres d'elle, me laissant pantelant, les yeux rivés vers elle. Elle m'a bien regardée un court instant, se demandant suremment pourquoi je l'avais suivi. Je me posais moi-même cette question. Puis elle a sorti un livre de son sac et s'est refugiée dans sa lecture. Etait-ce de la timidité où de l'ignorance pure? Je ne le saurais jamais.

Le train est arrivé. J'ai continué de la suivre dans le wagon où elle est monté et me suis assis juste derrière elle. Les minutes qui passèrent ensuite furent les plus longues et les plus frustrantes de ma vie. J'hésitais nerveusement. Une lutte acharnée dévastait mon esprit. Un combat sans merci opposait ma timidité et ma volonté, ma lacheté et mon courage, ma solitude et mon envie d'amour.

Puis la musique a commencé. J'avais mon balladeur mp3 sur moi et la chanson qui commençait était étrangement adaptée à la situation. Cette chanson de Jimi Hendrix parle de la rencontre entre un homme et une femme. "Hey Baby, where do you coming from yeah yeah" chantait Jimi sur un air de guitare mélodieux, comme si il me poussait à aller la voir. Le train continuait sa route paisiblement, se rapprochant de la station où je devais descendre. La musique se faisait de plus en plus insistante pendant que le paysage défilait, me séparant à chaque seconde d'elle. "Hey baby, can i step into your world a while?" demanda Jimi. Moi aussi j'aurais voulu la suivre n'importe où, jusqu'a ce que je trouve le courage de lui parler, lui dire qu'elle était belle et qu'elle était sans doute la plus belle chose qui je puisse ésperer dans ma vie. J'aurais tant voulu qu'elle me sourit, qu'elle me parle aussi longtemps que le train continuait de rouler.

Mais je suis resté là. Je n'ai pas bougé. J'ai attendu que le train s'arrête et je suis descendu, l'âme déchirée. Je l'ai vu une dernière fois par la fenêtre. Et le train est parti sans moi.

Ca devait arriver.

Pourtant j'en ai eu plein des histoires comme celle là. J'en ai eu plein des regrets. Mais je me suis toujours dit que des belles filles il y en avait partout, que j'en trouverai bien une un jour qui sache m'apprécier. Ce qui était différent cette fois c'était le choc que ça ma fait. J'ai vraiment eu la sensation d'être passé à coté d'une occasion unique. Le même genre de choc que tu as quand tu as l'impression d'avoir fait une énorme bétise sans avoir la possibilité de revenir en arrière, sans avoir cette infime possibilité de retenter ta chance. Ca m'a fait littéralement mal au coeur. J'avais même l'impression que mon sexe hurlait au désepoir en voyant le train partir au loin, l'emmenant à jamais dans un souvenir douloureux.

J'avais envie que la foudre me grille en un instant, pour réduire en cendre l'homme pitoyable que j'étais. Pourquoi donc réagissais-je ainsi? Quel est le con de Dieu qui à eu l'idée d'inventé, parmi toute la multidude de sentiments humain qui existent, la timidité? C'est tellement plus facile de rejeter la faute sur les autres, surtout sur ceux qui ne sont pas là pour répliquer.

Mais là même Jimi Hendrix lui même était venu pour m'aider sur ce coup. C'était donc bien ma faute, et je devais m'en prendre qu'a moi-même. Je n'étais qu'un lache même pas digne de prétendre au titre de "mâle reproducteur".

Et c'est dans l'innomable honte que je ressentais à ce moment là, echoué sur un banc SNCF à la merci des bandes de controleurs, que j'ai pris une décision. J'ai pris tout simplement la décision que ça ne se reproduirait plus jamais. Plus de doute, plus de peur, plus de question, plus de lacheté. Terminé.

Maintenant je devrais faire face et aller au front, sur le champ de bataille. Et même si je prendrais des balles, il faudra que je continue sans relache. Je ne lacherais pas, ne me désisterais plus jamais. Je n'aurais plus jamais de regrets, de sensation d'echec.

Je serais un Homme.

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